NOUS NE SOMMES
QU'À PEU PRÈS EN TOUTES CHOSE

Note d’intention
Au point de départ du projet, une résonance : celle entre mes réflexions sur la résilience et La Chute d’Albert Camus. Le personnage de Clamence y est confronté à un point de non-retour moral qui bouleverse définitivement sa perception de lui-même. Cette notion de bascule, essentielle dans le roman, fait écho à ma propre histoire récente et aux chutes physiques, psychiques et existentielles qui en ont marqué le cours.
Nous ne sommes qu’à peu près en toutes choses s’inscrit dans cette dynamique de prise de conscience. C’est un récit chorégraphique autobiographique qui interroge les stratégies mises en place pour survivre, se relever et transformer les épreuves en puissance d’action. J’y aborde la question de l’ombre et de la lumière, de l’identité, des violences visibles ou souterraines, et des mécanismes intimes qui permettent la reconstruction. La pièce explore ainsi le vertige d’un regard neuf posé sur soi : un regard lucide, parfois douloureux, mais porteur de liberté.
Ce solo cherche à faire émerger des espaces de légèreté au sein même de la densité de ces thèmes. Il convoque l’agilité émotionnelle, les fulgurances, les tentatives et les rebonds qui permettent de déjouer la gravité des événements. Le corps y devient un lieu de mémoire et de transformation : il confesse, trébuche, se redresse. Influencée par le travail du vidéaste Martin Arnold, j’y développe un mouvement précis, habité, marqué par les “bugs”, les répétitions et les ruptures de flux.
La pièce s’attache également à l’ambivalence du comique et du tragique, en s’inspirant notamment de la physicalité et du phlegme de Buster Keaton, cet art du rebond où la chute devient moteur plutôt que fin.
Sur le plan formel, Nous ne sommes qu’à peu près en toutes choses compose un espace hybride où se rencontrent le hip-hop, la danse contemporaine, des codes hérités du cabaret, et un rapport assumé au jeu et à la performativité. Je conçois cette création comme un roman chorégraphique articulé en chapitres, une forme sécable, joueuse, et traversée d’une liberté de ton revendiquée.
La musique et la voix occupent une place centrale dans ce processus. Aux côtés du corps, elles ouvrent des lignes sensibles supplémentaires : souffle, parole, rythme, textures sonores. Ce travail est mené en étroite collaboration avec le créateur sonore.
Nous ne sommes qu’à peu près en toutes choses est un solo de danse qui met en jeu la chute, la résilience et la quête de verticalité. Il cherche à accueillir les effondrements comme des passages, des énigmes actives, des occasions de renouveler notre rapport à nous-mêmes et au monde.
ÉQUIPE ARTISTIQUE
Concept & interprétation : Agathe Thevenot
Créatrice son : Andrée Chapatte
Regards : Cassandre Munoz, Juan Bernado Martinez & Sandra Abouav, Suzie Babin
Lumière : en cours
SOUTIENS
BAMP (Brussels Art Melting Pot) - Bruxelles
Studio SEN - Cie Nyash - Caroline Cornelis - Bruxelles
Plateforme professionnelle Danse Dense - Paris
Plateforme de Samuel Mathieu - Toulouse
METARAGE - Bruxelles


